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L’allaitement en question

L’allaitement en question

Depuis que la femme est mère, l’allaitement maternel a été le seul moyen de nourrir les bébés, même si parfois les femmes faisaient appel à des nourrices, la méthode ne changeait pas !

La propagande commerciale des industriels, le coté « sécurisant » et pratique des laits maternisés donnant une nouvelle indépendance aux femmes « modernes » ont eu raison de l’allaitement au sein ! Ajoutons à cela le manque de formation (et donc de soutien et d’encouragement vis à vis des parents) de la part du corps médical et l’allaitement maternel, en une génération, a considérable chuté en fréquence et en durée….

Aujourd’hui, si on regarde la presse destinée aux parents ( famili, Enfants, Parents… ) textes et publicités confondues, l’allaitement maternel est représenté à hauteur de 7 % (Source IPA, 2001) !

La majorité des jeunes mères désirent allaiter mais les échecs restent très fréquents…

L’anxiété, l’image socio-culturelle trop souvent négative de l’allaitement maternel. le manque d’information et d’expérience des jeunes mamans sont des facteurs qui finissent par bloquer ce mécanisme psychosomatique qu’est le réflexe d’éjection du lait, entraînent alors un cercle vicieux : baisse de lait, bébé hurlant de faim et maman angoissée et traumatisée qui pense ne pas être capable de nourrir son enfant…Alors qu’il suffit de sérénité, de confiance en ses capacités, de la patience oui, et de la disponibilité. Une préparation éducative en milieu scolaire, une prise en charge pendant la grossesse et des équipes médicales et para-médicales formées et motivées pourraient éviter bien des échecs.

  • Les chiffres

Après la naissance, le taux d’allaitement est calculé d’après le certificat de santé du 8 ème jour. Il confirme pour 2002 une tendance à la hausse :

aujourd’hui on peut dire que plus d’une femme sur deux allaite dès la naissance en France (environ 56 %) (source IPA, 2002)

La France présente un des taux les plus bas en Europe, et s’il tend à augmenter chaque année, il est loin d’atteindre la généralisation de l’allaitement maternel que connaissent les pays scandinaves où plus de 90% des femmes allaitent leur enfant à la naissance. Lors de la visite médicale obligatoire au neuvième mois de l’enfant, le médecin remplit un certificat de santé dit « du 9 ème mois ». Une question concerne depuis 1998 la durée de l’allaitement qui doit normalement être inscrite par le médecin : dans la durée nous restons très loin derrière les autres pays européens : à 8 semaines, 50% des bébés sont sevrés et ils sont 70% à l’être à 12 semaines.

  • Les bienfaits de l’allaitement

L’allaitement au sein est pourtant reconnu aujourd’hui comme étant l’aliment par excellence pour le nourrisson, il est établi aujourd’hui que la durée idéale « serait » de 6 mois minimum pour apprécier pleinement les bienfaits immunitaires, psychologiques, nutritifs…et plus longtemps si le cœur vous en dit bien sur ! Bébé ne dira sûrement pas non à cette démarche.

Depuis longtemps on sait que les enfants nourris au sein sont plus résistants aux infections. Outre la protection apportée par les anti-corps de la mère, le bébé bénéficie d’une protection anti-allergique, à condition de ne pas diversifier son alimentation trop tôt (à partir de 6 mois) ! Le lait maternel est également très facile et rapide à digérer, sans parler de sa capacité constance à s’adapter aux besoins spécifiques du nourrisson ! Ce dont aucun lait industriel ne sera jamais capable de faire. Au-delà du domaine diététique, il y a évidemment le rapport affectif particulier qu’amène ce moment privilégié et fusionnel entre tous, reconnus par nombre de psychologues. La succion du mamelon, dans de bonnes conditions (confiance, confort…) déclenche la sécrétion d’hormones au niveau de l’hypophyse: la prolactine (pour la sécrétion du lait) puis l’ocytocine (pour l’éjection du lait), selon que la mère est anxieuse ou en confiance ces réflexes seront perturbés ou favorisés.

  • Comment ça marche ?

Dès le 3 ème trimestre de la grossesse les seins se préparent à l’allaitement, on peut, au cours du dernier mois, commencer à masser les mamelons afin de les rendre moins sensibles et donc moins sujets aux crevasses, un des « maux » les plus fréquents en début d’allaitement, heureusement ni inévitable, ni irréparable…l’idéal serait de laisser les seins « à l’air » un peu chaque jour, les laissant se frotter au contact des vêtements, l’exposition au soleil, en faisant attention aux coups de soleil, peut aussi être bénéfique…

Une bonne position pour allaiter est primordiale, évitant ainsi la plupart des désagréments connus (crevasses, douleurs, congestion…), le plus important étant que l’enfant soit mis très rapidement au sein après la naissance, le nouveau-né « sait » téter jusqu’à la 6 ème heure de vie, puis ce réflexe disparaît progressivement pour ne réapparaître que vers la 48 ème heure. Lorsqu’elles sont trop tardives, les premières mises au sein sont souvent difficiles et pénibles, expliquant de nombreux abandons.

Contrairement à l’idée reçue, allaiter n’abîme pas les seins ! Ce sont les brusques variations du volume de la poitrine (suite à un sevrage trop rapide par exemple) et les fortes tensions (lors d’engorgement) qui sont à l’origine des vergetures et affaiblissent le tissu cellulaire. Les infections courantes tel que le rhume, la grippe, l’angine n’empêchent pas la continuité de l’allaitement à condition de ne pas prendre de médicament ou seulement sur avis médical ! Cependant pour certaines affections graves (Sida, tuberculose…) l’allaitement est évidemment contre-indiqué.

On pourrait retenir 3 règles pour un allaitement réussi :

• Éviter la séparation mère-enfant.

• Choisir une (des) bonne(s) position(s) d’allaitement.

• Éviter les biberons de compléments et les sucettes.

  • Quand arrêter l’allaitement ?

Quand vous voulez, ou quand bébé ne veut plus. A partir de l’âge de 6 mois, au début de la diversification, le besoin journalier en lait est encore très important pour le bébé, rien n’empêche de continuer à lui donner le sein au moins 2 fois par jour ! Le sevrage ne se fait pas du jour au lendemain, il faut une période d’adaptation et qu’elle soit progressive ! On peut commencer par remplacer une tétée par un repas à la cuillère ou au biberon (si l’enfant n’a pas commencé la diversification) tout les 4 ou 5 jours. Cela permet à l’enfant de s’habituer progressivement au changement et à la mère de faire doucement baisser sa sécrétion de lait. Rien n’empêche également de continuer un certain temps, pour les femmes qui travaillent notamment, à garder une tétée le matin et une le soir ! Il est possible que l’enfant refuse le biberon plusieurs fois de suite. Il ne faut pas s’en inquiéter : cette réaction est normale. Il suffit de recommencer patiemment tous les jours.

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